jeudi 14 mai 2020

Merci pour le service

Comme j'ai eu le privilège de faire mon service militaire en dépit de mes tentatives pour y échapper, j'ai eu droit au cocktail de vaccins obligatoires, parmi eux, le vaccin anti grippe et anti méningite.

Mais avant toute chose, je vais faire un récit de mon intégration militaire.

Le jour ou je suis arrivé pour mon intégration était 5 jours après les autres, car mon ordre d'affectation avait pris du retard, perdu dans les méandres de l'administration.

Cela m’inquiétait fortement, d'avoir rien reçu, car j'avais ma rentrée universitaire le 1er Septembre 1994 et on était le 1er Decembre 1993, avec 10 mois à faire c'était déjà problématique, car à l'origine je devais partir le 1er Octobre, je faisais donc partie et je l'appris plus tard de la 93/12.

Pas encore commencé, j'avais déjà des emmerdes.

J'étais passé à l'antenne locale à la caserne Saint Vivien à Rouen, le préposé m'avait fait un ordre manuscrit avec un départ le lundi 6 décembre 1993.

La destination était Oberhoffen, ville alsacienne à quelques encablures de la frontière allemande.
J'allais intégrer les prestigieux 12e régiment d'artillerie, moderne unité doté de LRM.



Un périple en train de 7 heures pour arriver jusqu'à Haguenau, la gare que je croyais la plus proche.

Arrivé sur place, je m'attendais à être accueilli par des officiers en uniforme.
Mais il n'y avait personne.

Je téléphonais et je tombais sur les sous officiers de la "semaine" qui étaient au courant de rien.

La "semaine" est une unité de la caserne avec un officier et un sous officier qui sont en charge de faire fonctionner une partie de l'administratif de la caserne, ça dure une semaine et ça tourne parmi les encadrants.

Après quelques recherches de leur côte, ils vinrent me chercher en 4L, visiblement ça leur faisait plaisir de sortir de leur quotidien.

Premier jour, c'est l’intégration, tout était bien calme, mes futurs camarades étaient déjà en train de réaliser leur classe et donc pas d'encadrant pour m'expliquer le pourquoi du comment.

Je fis un tour rapide pour récupérer uniformes, t shirt, slip, chaussettes, rangers et survet chez le Fourrier, puis passage par l'administration et ensuite par l'infirmerie.

Les médecins titulaires étaient de sortie, il restait que des appelés, dont un aspirant qui n'avait pas envie de bosser.

L'appelé qui me fit le vaccin savait pas trop comment s'y prendre, de quoi s'inquiéter un peu, l'aspirant me rassura, me prévenant qu'on avait très peu de chance de contracter la maladie même en cas de mauvaise injection.

Ensuite, le tant redouté épisode du coiffeur arriva et là, personne encore, tous les appelés coiffeurs étaient absents, ils étaient en train de crapahuter dans les bois.

Le seul présent était un coiffeur professionnel qui venant couper les cheveux des cadres engagés.

Il me fit une belle coupe, j'avais les cheveux pas très courts finalement à part derrière la tête, il m'expliqua que c'était là l'essentiel avec le béret sur la tête ça devait aller.

Je découvris ensuite la chambrée par 6, spartiate mais bien tout de même, les locaux étaient relativement neufs, les toilettes et les douches étaient modernes.

Quelques temps à attendre, avant de rencontrer mes collègues, beaucoup étaient très jeunes, je faisais figure d'ancien du haut de  mes 24 ans même au près des engagés de ma batterie.

Car oui une compagnie dans un régiment d'artillerie, c'est une batterie et ses membres sont des canonniers.

Comme j'avais quelques tares physiques asthmes et mais surtout un genou récalcitrant, je fus parachuté dans la BCL, Batterie de Commandement et Logistique, en gros que des grattes papier.
Et donc, les classes ne dureraient qu'un mois, enfin moins puisqu'il me manquait déjà 5 jours.

Au bout du 2e jour, j'étais déjà fatigué, le soir je tenais plus et j'allais me coucher directement.
Mes camarades de chambré rentrant après le repas, prirent peur car visiblement j'étais tombé de mon lit et je délirais complètement, il appelèrent la "semaine" qui m'amena à l'infirmerie.

Le médecin de "semaine", un appelé, me demanda si j'avais de la température, je rétorquais que ça allait.

Mais ça n'allait pas, j'avais presque 41°, des douleurs dans le cou, des difficultés à respirer.
Et je perdis connaissance.

En me réveillant quelques temps plus tard, on m'apprit que j'avais contracté la grippe avec une réaction méningée, car le vaccin avait été mal fait.

3 semaines pénibles derrière, je sortis de l'infirmerie, j'avais perdu 10 kilos et et j'étais rincé, il restait 2 jours de classes dont un examen final dont je sortis 5e sur 60 sans avoir rien appris, sauf à tirer au FAMAS.

Je me fus versé à l'Armurerie de la caserne, un boulot très tranquille fait de garde (enfin cela consiste à rester sur place) et de parties de jeux vidéo...

Mon service durera finalement que 7 mois, enfin 5 mois actif, j'ai gardé la "pucelle" et la fourragère remise lors d'un défilé après les classes.

Cela n'a pas été exceptionnel, je n'ai pas gardé le lien avec mes anciens camarades (deux en particulier qui étaient ceux qui s'occupaient du foyer (le bar)), car je suis parti tôt, malgré l'épisode grippe, cela a été enrichissant.

Le régiment a été ensuite dissous en 2009.

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